La sortie de Windows Phone 8 a été accompagnée de plusieurs smartphones, notamment chez Nokia, HTC et Samsung. Comme toujours, ce sont les modèles haut de gamme comme le HTC Windows Phone 8X, le Nokia Lumia 920 ou dans une moindre mesure en France le Samsung Ativ S, qui se sont taillés la part du lion sur le plan de l'exposition médiatique. Toutefois, en marge de ces têtes de gondole assez onéreuses, il en faut pour toutes les bourses. C'est la raison pour laquelle on retrouve aussi les Nokia Lumia 620 et HTC Windows Phone 8S dans le catalogue des constructeurs. C'est à ce dernier que nous allons nous intéresser ici.
Il s'agit d'un smartphone de début de milieu de gamme, dont le prix avoisine les 250 euros au moment où nous publions ce test. Pour cette somme, HTC vous propose un mobile doté d'un écran S-LCD de 4 pouces (800 x 480 pixels), d'un chipset double c'ur Qualcomm Snapdragon cadencé à 1 GHz, de 512 Mo de mémoire vive (RAM), ainsi que d'un capteur photo de 5 mégapixels, capable de filmer en HD 720p (1280 x 720 pixels). Le tout tient dans une coque aux dimensions assez compactes de 120,5 x 63 x 10,3 mm, pour 113 grammes. Comme évoqué plus haut, c'est la dernière version en date du système d'exploitation pour smartphones de Microsoft, à savoir Windows Phone 8, qui fait tourner l'ensemble.
Enfin, côté connectivités, le HTC 8S se contente du minimum syndical avec la 3G+ (HSDPA à 21 Mbps et HSUPA à 5,76 Mbps), le Wi-Fi 802.11 a/b/g/n, le Wi-Fi Hotspot, le Bluetooth 3.1, le GPS (A-GPS) et le Glonass.
Le smartphone est livré dans un pack comprenant l'essentiel, à savoir :
? Un kit mains libres stéréo filaire
? Un câble microUSB
? Un chargeur secteur
? Le manuel de démarrage rapide
HTC n'a pas fourni de carte mémoire microSD dans ce pack malgré la possibilité d'en mettre une dans le smartphone. Toutefois, ce dernier dispose de 4 Go de mémoire interne, ce qui compense. Entre le système d'exploitation et les applications, la capacité de stockage des données multimédias comme les films, les photos ou la musique reste limitée.
Design et qualité de fabrication
Il suffit de manipuler quelques instants le HTC 8S pour comprendre que son design est sans conteste l'un de ses grands points forts. Alors que les smartphones haut de gamme jouent la course à l'armement avec des écrans toujours plus grands, et donc des dimensions qui s'en ressentent, HTC a pour sa part misé sur la compacité pour sa gamme Windows Phone. Le choix d'un écran de 4 pouces « seulement » a permis au constructeur de proposer un appareil aux dimensions nettement moins imposantes que celles de la plupart des concurrents, de 120,5 x 63 x 10,3 mm. Le smartphone n'est pas le plus fin du marché, mais ses 10,3 mm d?épaisseur restent très raisonnables. HTC ayant « triché » en arrondissant les bords de l'arrière de la coque, cela donne une impression de finesse accrue à l'ensemble.
De plus, ses bords arrondis participent également à donner une excellente prise en main au smartphone. Ajoutez à cela un poids plume de seulement 113 grammes, et vous comprendrez que le 8S offre une prise en main tout simplement parfaite. Il est en effet possible de l'utiliser facilement à une seule main, le champ d'action du pouce couvrant sans problème l'ensemble de l?écran (du moins si vous n'avez pas des doigts trop petits). La prise en main est d'autant plus agréable que le dot du produit se pare d'un revêtement de plastique tendre et un peu gommeux, qui lui confère une très bonne sensation et qui le rend moins glissant.
Enfin, la qualité de fabrication du smartphone constitue une véritable réussite. Vu son prix, il ne fallait évidemment pas s'attendre à des matériaux nobles. Mais le plastique utilisé reste de très bonne qualité. Le tout étant parfaitement intégré, et malgré son « poids plume », le smartphone ne ressemble à aucun moment à un jouet. Le seul minuscule bémol que nous avons trouvé vient de la petite trappe pour accéder à la carte microSIM et à la microSD. Elle n'est pas facile à enlever et nous avons eu peur de la casser à plusieurs reprises. Mieux vaut donc procéder prudemment avec cet élément.
OS + Interface Utilisateur
S'il y a un point sur lequel le HTC 8S ne surprend pas du tout, c'est bien celui de son système d'exploitation et de son interface utilisateur. En effet, Windows Phone oblige, on retrouve ici strictement la même chose que pour le 8X chez le même constructeur, ou les Lumia 920 et 820 chez Nokia. Bref, c'est du Windows Phone 8 pur jus. L'ensemble s'articule donc toujours autour d'un écran d'accueil « Home » d'un côté et d'une liste d'applications classées de manière verticale de l'autre. Depuis Windows Phone 7, l'ergonomie n'a pas non plus varié d'un iota. On retrouve la double navigation à la fois de haut en bas, mais aussi de gauche à droite. Si vous êtes novices sur le système d'exploitation de Microsoft, cela peut surprendre de prime abord, mais l?habitude vient vraiment très vite.
La nouveauté la plus flagrante dans Windows Phone 8 vient de son interface Modern UI (ex-Metro UI) qui tourne toujours autour des fameuses vignettes dynamiques. Les vignettes en question proposent désormais des tailles et des couleurs différentes. Concrètement, cela permet de hiérarchiser les applications de manière beaucoup plus personnelle et poussée. Mais l'ensemble restant constitué de carrés ou de rectangles, Microsoft parvient à garder une belle unicité graphique. De plus, les vignettes dynamiques sont loin de n'être que de simples gadgets. Leur utilité varie grandement selon les applications. Toutefois dans la plupart des cas, les informations qui s'affichent sont suffisantes pour ne pas obliger l'utilisateur à ouvrir les applications en elles-mêmes à tout bout de champ.
Toutefois, malgré toutes les qualités du système d'exploitation et sa fluidité parfaite que nous évoquerons dans la prochaine partie de ce test, tout n'est malheureusement pas parfait au pays de Windows Phone 8. Le système d'exploitation reste assez jeune et souffre de ce fait d'un certain déficit en termes d'applications et de services. Si vous restez dans l?écosystème Microsoft en utilisant outlook.com, Skydrive, etc., vous ne rencontrerez pas de problèmes particuliers. En revanche, si votre vie numérique est plutôt stockée sur Google Drive ou Dropbox, les choses se compliquent. De même, si la plupart des applications phares, et notamment celles en rapport avec les réseaux sociaux, sont bien présentes, on manque vite de choix si l'on préfère opter pour des solutions alternatives. Même l'offre en jeux se révèle bien pauvre si l'on compare avec iOS et Android. Et que dire de l'appli Instagram qui se refuse encore et toujours à Microsoft et qui est en train de devenir le symbole des carences de son nouvel OS mobile ? Attention, le Marketplace n'est en aucun cas désertique et il a très bien progressé depuis son lancement. C'est juste que le chemin est encore long avant de pouvoir songer à venir titiller les colosses du genre que sont Apple et Google. De même, l'absence de centre qui regroupe les notifications reçues par l'utilisateur est assez horripilante. Heureusement, Microsoft a révélé que ce centre des notifications arriverait certainement avec la prochaine mise à jour majeure. Toutefois, si vous n?êtes pas ce qu'on appelle un power user, il est probable qu'entre les applis disponibles nativement dans le smartphone, et celles disponibles dans le Marketplace, vous n'aurez sans doute pas besoin de plus.
Réactivité du smartphone
Un habitué des smartphones Android qui n'a jamais essayé un Windows Phone prendra sans doute peur en découvrant que le chipset qui équipe ce smartphone est un Qualcomm Snapdragon cadencé à « seulement » 1 GHz et épaulé par 512 Mo de mémoire vive (RAM). Il se posera immanquablement des questions sur les performances et la réactivité du 8S. Toutefois, de telles caractéristiques suffisent très largement à rendre la navigation très fluide sur ce smartphone. Depuis l'apparition de Windows Phone 7, le système d'exploitation a montré que sa gestion des ressources, notamment pour apporter une fluidité optimale à l'interface utilisateur, s'inspirait davantage d'iOS que d'Android. Cela reste vrai pour Windows Phone 8 qui dispose de la même fluidité et de la même réactivité que son aîné.
Ajoutez à cela un écran moins gourmand en termes de ressources qu'un afficheur HD, et vous comprendrez que les ralentissements sont très rares sur ce 8S. La navigation dans les menus se fait de manière fluide et l'interface « accroche » rarement. Le revers de cette médaille, c'est que Microsoft exerce un contrôle très strict sur les applis qui tournent en tâche de fond, malgré un pseudo gestionnaire d'applis actives, qui est certes joli, mais qui ne sert pas à grand chose dans les faits. Au final, malgré le statut de smartphone bon marché de ce 8S, ses performances et sa vélocité font qu'il n'a vraiment rien à envier aux Android haut de gamme en termes de fluidité et de réactivité. Un excellent point pour lui donc.
Capture Multimédia (Photo/Vidéo)
Sur le papier le HTC Windows Phone 8S dispose d'une fonction photo tout à fait convenable, avec un capteur autofocus de 5 mégapixels, épaulé par un flash led et capable de filmer dans une résolution HD 720p. Et en pratique ? Sans être de grands penseurs, nous nous doutions bien que pour un produit à ce prix, le constructeur taïwanais n'allait pas nous proposer la crème de la crème de la capture d'images dans ce smartphone. Et le rendu des images n'a fait que conforter notre intuition.
Sans s'avérer complètement catastrophique, la qualité des photos laisse tout de même grandement à désirer pour ce qui est du niveau de détails. Les meilleurs capteurs de 5 mégapixels font nettement mieux que ça. Le logiciel de traitement de l'image est trop brutal puisqu'il lisse la plupart des détails. Dommage. Heureusement, le respect des couleurs et des contrastes s'avèrent corrects, ce qui sauve (un peu) l'ensemble. Mais globalement, vous l'aurez compris, la fonction photo de ce 8S est loin de laisser un souvenir impérissable.
Le smartphone s'en sort mieux pour ce qui est de la capture vidéo. Certes, il faudra vous contenter d'une capture en 720p, c'est à dire dans une définition de 1280 x 720 pixels. Mais une telle résolution est suffisante pour la plupart des usages, et notamment pour celles et ceux qui exportent rarement leurs vidéos sur des écrans plus grands. La fluidité est de la partie puisque les 30 images par seconde sont bien au rendez-vous. Le lissage dont est victime la fonction photo est ici moins violent, ce qui rend le rendu général nettement plus agréable pour la rétine. Mais là encore, les détails se font rares.
Lecture Multimédia (Photo/Vidéo/Son)
Comme le reste de l'interface, les fonctions de lecture multimédia sont ni plus ni moins les mêmes que pour les autres smartphones sous Windows Phone 8. Et sachant que cette version de l?OS ne voyait elle-même guère d?évolution dans ces fonctions de lecture multimédia depuis Windows Phone 7, on peut dire que Microsoft fait un peu du surplace de ce point de vue depuis le lancement de WP7 à la fin 2010. Attention, ce n'est pas pour autant que les fonctions en question sont mauvaises ou incomplètes. Loin s'en faut.
À commencer par la visionneuse de photos. Les images sont classées par grille et la navigation se fait de manière simple et intuitive. On apprécie le fait que les photos soient proposées à leur résolution réelle, ce qui permet de bien zoomer dans les plus grosses. On retrouve aussi la possibilité de partager facilement les photos via plusieurs réseaux sociaux (Facebook, Twitter, mail, SMS, etc.). De plus, si vous avez renseigné vos identifiants Facebook dans le smartphone, vous pourrez également accéder à vos photos et celles de vos contacts stockées sur le réseau social, directement depuis le hub photo. Microsoft oblige, les images stockées sur Skydrive apparaissent elles aussi bien sûr dans ce même hub photo.
Contrairement à un Nokia qui propose son propre lecteur musical en plus de celui de Microsoft, HTC se contente pour sa part de celui inclus de base dans Windows Phone 8, et qui est loin de démériter. Comme pour la visionneuse d'images, ce lecteur musical se montre à la fois classique et efficace. Il s'agit en fait d'un hub qui regroupe à la fois les chansons et les vidéos. Il dispose des options classiques pour lire des musiques, les classer selon différents critères, créer des listes de lecture, etc. Le tout est présenté dans une interface épurée et simple à prendre en main. Sans se montrer transcendant, le rendu audio reste assez bon. Mais là où le 8S nous a surpris, c'est au niveau de la puissance de son haut parleur. Évidemment, le rendu n'est pas des plus nets, mais le smartphone est clairement un ton au dessus de la concurrence dans ce domaine. Les amateurs de nuisances sonores dans les transports en commun vont être aux anges. Les autres nettement moins?
Enfin, comme évoqué à l'instant, les vidéos sont rangées dans le même hub que les musiques. Celles en mp4 sont lues sans l'ombre d'un problème. En revanche, le smartphone se montre nettement plus capricieux pour les autres formats, y compris les classiques XviD en définition standard. Quant aux vidéos en 1080p, mieux vaut les oublier. C'est bien dommage dans la mesure où le HTC 8S est équipé d'un lecteur de carte mémoire microSD qui permet de s'affranchir un peu du pesant système de Windows Phone 7 qui obligeait à passer par le logiciel Zune pour synchroniser les fichiers multimédias.
Écran et navigateur Web
Comme évoqué en introduction de ce test, HTC a opté pour un écran de taille moyenne par les temps qui courent. Car même s'il fait tout de même 4 pouces, l'afficheur tactile du Windows Phone 8S reste relativement modeste quand on sait que les produits un peu plus chers proposent tous des écrans de 4,7 pouces et au-delà. Toutefois, nous avons vu dans une précédente partie que c'est précisément cette dalle de 4 pouces qui permet au smartphone de se montrer remarquablement compact. De plus, vu son prix, le constructeur a logiquement opté pour une technologie S-LCD de première génération et une résolution devenue standard pour les produits de cette gamme de tarifs, à savoir du WVGA (800 x 480 pixels). Le choix d'une diagonale de 4 pouces permet à l?écran du 8S de garder une certaine finesse dans l'affichage. Ajoutez à cela une très bonne luminosité et des contrastes satisfaisants, et vous obtiendrez un smartphone à l?écran très correct pour cette gamme de prix. Mais il n'est pas sans défaut pour autant puisque ses angles de visionnage sont vraiment limités. Il faut donc regarder la dalle bien en face pour profiter de ses qualités. Rien de dramatique donc dans le cadre d'une utilisation normale.
Le premier concerné par la qualité de l'afficheur est bien évidemment le navigateur Web. Sans surprise, on retrouve ici Internet Explorer, le seul et unique navigateur Web qui a le droit de cité pour l'instant sur Windows Phone. Si le manque de choix est toujours regrettable dans l'absolu, on ne s'en plaindra pas trop ici car ce navigateur est vraiment bon. Il dispose d'un style assez épuré et se montre surtout particulièrement véloce. Les pages se chargent rapidement et la navigation en leur sein, même lorsqu'elles sont chargées en contenus, ne pose aucun problème. Évidemment, l'absence de compatibilité avec la technologie Flash fera grincer certaines dents. Mais quand on sait qu'iOS n'a jamais supporté cette technologie et qu?Android est en train de l'abandonner, il ne s'agit clairement pas là d'un point que l'on peut retenir contre le smartphone.
Conclusion
Avant de conclure ce test, intéressons nous un peu aux fonctions téléphoniques de l'appareil. Nous avions été bluffés par la qualité audio des derniers smartphones Windows Phone 8. Et si ce HTC 8S ne se hisse pas au même niveau d'excellence, il reste néanmoins très bon dans ce domaine. La qualité audio des conversations est tout à fait convenable. Les correspondants s'entendent de manière claire et audible, sans déformation, robotisation ou microcoupure. Côté autonomie, les caractéristiques techniques modestes de l'appareil lui garantissent de tenir entre une journée et demi et deux jours sur une seule charge, en usage moyen avec plusieurs comptes mails et réseaux sociaux configurés. Un score tout à fait décent par les temps qui courent.
A l'heure du bilan, si vous avez lu l'ensemble des parties précédentes du test, vous vous doutez certainement que nous vous recommandons sans réserve ce HTC Windows Phone 8S. Cela ne signifie pas que l'appareil est parfait, loin s'en faut. Mais il offre un rapport qualité / prix / réactivité tout a fait excellent. Dans cette gamme de tarifs, il n'existe aucun smartphone qui fait autant de prouesses, tout système d'exploitation confondu. Nous ne saurions donc tenir rigueur à celui qui nous intéresse ici d'être très passable dans ce domaine, malgré les 5 mégapixels de son capteur. Et pour le reste, il assure vraiment dans tous les domaines. Évidemment, ceux qui ont besoin d'un mobile doté d'un écran HD pour regarder des films ou naviguer confortablement sur les vraies pages Web feraient bien de porter leur choix sur un autre appareil, mais le prix ne sera clairement pas le même. Pour les autres, entre sa réactivité, son application Microsoft Office, sa gestion intelligente des contacts, son interface agréable ou encore sa compatibilité avec Nokia Drive qui lui confère un vrai service gratuit de navigation GPS, le 8S est un plaisir à utiliser au quotidien. Et rien que pour ça, il vaut le détour. Finalement, son concurrent le plus sérieux n'est autre que le Nokia Lumia 620 qui dispose des mêmes atouts, mais propose en plus tous les services développés par le constructeur finlandais en exclusivité pour ses mobiles. Mais que vous optiez pour l'un ou pour l'autre, vous ne serez, au bout du compte, pas déçus.
Note : 75/100
Les plus :
? Le design
? La compacité
? La prise en main agréable
? Le rendu de l?écran en termes de luminosité et de couleurs
? La réactivité et la fluidité de Windows Phone
? Le rapport qualité prix
? La présence d'un port pour carte mémoire microSD
? L'autonomie correcte
? La qualité audio en conversation
Les moins :
? La capture photo assez mauvaise
? Les angles de visionnage vraiment limités
? Certaines applications phares manquent encore
? HTC propose moins d'applications exclusives que Nokia
Test réalisé par Sofian Nouira
Date de publication : 09/03/2013.