Nouvelle année, nouvelle gamme chez Archos. Après les Helium en 2014 et les Diamond en 2015, voilà qu'arrivent les Cobalt. Les deux premiers modèles, 50 et 55 Cobalt Plus, ont été présentés au CES 2016 et se positionnent entre les deux gammes précédemment citées, soit entre l'entrée et le milieu de gamme, avec l'objectif de séduire les consommateurs de multimédia occasionnels. Mais en sont-ils réellement capables ?
Nous avons reçu le plus grand des deux à la rédaction et nous sommes prêts à vous livrer nos impressions mais, avant cela, revenons sur quelques points importants. Le premier est évidemment le prix. Le 55 Cobalt Plus a été mis en vente à 169,99 ?, soit 20 ? de plus qu'annoncé à Las Vegas. Et voici ce qu'il apporte en échange :
- Android 5.1 Lollipop
- écran IPS HD de 5,5 pouces avec vitre 2,5D
- chipset quad-core MT6735 cadencé à 1 GHz
- GPU Mali-T720
- 2 Go de RAM
- 16 Go de mémoire interne (+ microSD)
- connectivités 4G (cat. 4) / Wi-Fi / Bluetooth 4.0 / GPS
- appareil photo principal 13 mégapixels avec autofocus et flash LED
- appareil photo secondaire 2 mégapixels
- batterie 2700 mAh
- dimensions : 152,5 x 77 x 8,3 mm
- poids : 130 grammes
Rien de réellement exceptionnel ici, à part peut-être la présence du chipset 4G premier prix de MediaTek dans un smartphone vendu plus de 150 ?... Voilà qui n'augure rien de bon côté performances mais attardons-nous d'abord sur le design du 55 Cobalt Plus.
Un look premium, en apparence au moins
Autant le dire tout de suite, Archos s'est beaucoup inspiré de ses concurrents. Nous pensons surtout à Huawei/Honor. Est-ce une mauvaise chose ? Pas nécessairement. Si vous portez le Mate 7 ou le Honor 7 dans votre coeur, il y a de grandes chances que vous aimiez bien le design du 55 Cobalt Plus même s'il faudra ici faire l'impasse sur le métal. Eh oui ! Ne vous fiez pas aux lignes qui traversent le capot. Rien à voir avec les antennes, elles sont ici purement décoratives. Si on peut appeler ça de la décoration... Elles sont surtout là pour tromper et renforcer l'impression de métal. La peinture métallisée aurait sans doute suffi puisque nous la trouvons plutôt réussie.
L'ensemble du design est d'ailleurs plutôt plaisant à regarder. Nous apprécions également la vitre 2,5D qui vient réhausser la façade minimaliste, avec seuls quelques capteurs et le haut-parleur des appels en plus de l'écran, ainsi que le soin apporté aux boutons sur la tranche droite. Celui de l'alimentation est strié plutôt que lisse comme celui du volume juste au-dessus. Un détail sympathique à l'oeil mais aussi utile puisqu'il aide à différencier les deux boutons au toucher. Soulignons aussi qu'ils sont bien placés, au niveau du pouce pour les droitiers, même si l'ergonomie du 55 Cobalt Plus est loin d'être aussi irréprochable que son apparence.
Il pâtit tout d'abord de la taille de son écran. Malgré des bordures relativement fines, c'est une véritable phablette avec les inconvénients que cela implique à la manipulation. Grandes ou petites mains, peu importe. Il faudra dans tous les cas souvent utiliser les deux. L'emplacement du haut-parleur, sur la tranche inférieure à gauche du micro-USB (la grille de droite est un trompe-l'oeil, encore un...), ne permet pas d'en profiter pleinement en jeu. Vous remarquerez aussi que l'appareil photo dépasse au dos. Ce n'est pas dramatique mais le smartphone ne se pose pas à plat et Archos aurait sans doute pu l'éviter puisque le smartphone n'est pas particulièrement fin.
Notons enfin que le capot est amovible mais que cela ne permet pas d'accéder à la batterie. Elle est visible mais une bande de plastique empêche de la retirer... Dommage ! Retirer le capot sert donc uniquement à accéder aux ports microSIM et nanoSIM/microSD. A noter que l'opération est un peu délicate malgré l'encoche prévue pour la faciliter tant il est bien accroché. Au moins, il ne devrait pas se déboîter à la moindre chute... En résumé, Archos a fait du bon travail sur le visuel et l'assemblage mais pas forcément bien pensé l'ergonomie.
Un écran qui manque d'éclat derrière la belle vitre 2,5D
Pour l'affichage, Archos a misé sur une dalle IPS de 5,5 pouces à la définition HD. La résolution n'atteint donc pas des sommets (267 pixels par pouce) mais elle est suffisante pour la plupart des usages. Il n'y a que sur les pages web avec de petits caractères que vous devriez pouvoir distinguer les pixels mais l'ensemble reste généralement lisible. Ce n'est donc pas le plus gênant. Les couleurs paraissent un peu ternes, en plus de manquer de profondeur, et cela s'aggrave si l'on regarde l'écran de côté.
Le problème aurait sans doute pu être évité avec une luminosité plus élevée et/ou un assemblage type Zero Air Gap, mais le constructeur a visiblement préféré tout miser sur la vitre 2,5D. Dommage, même si cela participe au design réussi du 55 Cobalt Plus et que la sensation est agréable au toucher.
De l'Android Lollipop pur et dur
Attardons-nous désormais un peu sur l'OS, même s'il n'y a pas réellement de surprise puisqu'il s'agit d'Android 5.1 Lollipop, livré comme toujours sans surcouche. L'interface se rapproche d'ailleurs de plus en plus de celle des Nexus avec l'arrivée du panneau de Google à gauche du bureau. Vous remarquerez néanmoins le menu des applications à défilement vertical de Marshmallow mais il faudra encore attendre pour l'expérience complète chez Archos. Et ce ne sera sans doute pas sur le 55 Cobalt Plus compte tenu de sa politique de mise à jour...
Revenons donc à Lollipop. Nous avons déjà évoqué le bureau et ses différents panneaux. Le centre de notifications avec le volet des réglages rapides est également là, tout comme le gestionnaire de multitâche avec présentation en cartes, la barre de navigation à trois boutons avec raccourcis Google Now au milieu ou encore le clavier épuré avec emojis intégrés. Archos ne modifie rien, et il n'ajoute rien non plus si ce n'est son application Vidéo. Un Double Tap ou une interface réduite pour une utilisation à une main auraient été bienvenus.
L'avantage, c'est au moins qu'il n'encombre pas inutilement la mémoire du smartphone. Des 16 Go promis, il en reste ainsi 10,40 pour l'utilisateur à l'allumage et ce devrait être suffisant pour télécharger les applications qu'il lui faut sur le Play Store. A noter que les autres applications de Google sont également présentes bien sûr.
Des performances honorables pour le MT6735, mais décevantes pour le prix
Il y a même peut-être un autre avantage à l'absence totale de surcouche. Android tourne plutôt bien. Les ralentissements sont peu nombreux. L'interface est réactive. Et cela n'est sans doute pas uniquement dû à la plateforme technique du 55 Cobalt Plus puisqu'elle repose sur un chipset pour le moins modeste même s'il est accompagné de 2 Go de RAM : le MT6735P. Avec son quad-core de Cortex-A53 à 1 GHz pour le CPU et son Mali-T720 pour le traitement graphique, c'est même le moins performant des chipsets 4G de MediaTek comme en témoignent les scores obtenus sur les benchmarks.
Le système semble donc particulièrement bien optimisé. Et cela se ressent même jusqu'en multimédia. Contre toute attente, la phablette parvient à offrir de bons moments de divertissement. Il s'en sort même plutôt bien en vidéo, soutenu par le lecteur très complet de d'Archos. Les flux vidéo sont décodés jusqu'en Full HD sans trop de soucis et avec de nombreux codecs. Le bilan est un peu moins glorieux en jeu mais nous avons tout de même pu jouer à notre jeu vedette, à savoir Dead Trigger 2, sans problème avec des graphismes acceptables. Ce n'était malheureusement pas la même chanson sur Angry Birds Go!, à la limite de l'injouable parfois et jouable avec quelques ralentissements d'autres fois.
Dans tous les cas, le chipset de MediaTek semble être mieux exploité ici que sur les autres plateformes que nous avons pu essayer. Encore heureux compte tenu de l'écart de prix, me direz-vous. Le MT6735P se trouve généralement dans des smartphones vendus autour des 100 ?... Le 55 Cobalt Plus est bien au-dessus ! Il est donc bon de savoir qu'il est tout de même possible de profiter de son grand écran HD. Petite déception côté audio en revanche, principalement à cause de l'emplacement du haut-parleur que nous avons souvent recouvert en jouant. D'un autre côté, il vaut mieux utiliser un casque pour une expérience optimale et ce défaut vous y poussera peut-être. Ce n'est donc pas plus mal au final...
La photo, c'est vraiment pas le truc du 55 Cobalt Plus
Terminons ce test avec la photo. Et autant le dire tout de suite, ce n'était pas une partie de plaisir. Le capteur principal de 13 mégapixels du 55 Cobalt Plus est décevant à plus d'un titre. Non seulement il peine à capturer les scènes en détail, mais en plus il ne le fait pas de manière homogène. Plus on approche des bords, moins il y en a. Et le logiciel d'Archos enfonce le clou en lissant les textures en plus d'accentuer les contours. Vous remarquerez également la mauvaise gestion de la luminosité sur le cliché ci-dessous, totalement surexposé, mais ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.
Nous avons aussi eu droit à des scènes sous exposées. Evidemment, cette mauvaise gestion de la luminosité n'est pas sans conséquence sur la balance des blancs et les couleurs. Et nous n'avons même pas encore évoqué les problèmes spécifiques aux prises en basse luminosité : lenteur de l'appareil photo, mise au point hasardeuse, clichés trop sombres...
Certains de ces problèmes pourront être corrigés en changeant les réglages de l'application photo mais l'opération s'annonce fastidieuse au vu de l'organisation catastrophique des menus. Nous aurions apprécié de trouver davantage de raccourcis dans le viseur ou un mode manuel mais, Archos s'étant une nouvelle fois contenté de ce qu'offrait Google, il n'en est évidemment pas question. Dommage puisque cela aurait été bien utile...
Le plus simple est encore de shooter à la volée et de cacher le désastre derrière un filtre. Enfin, si votre seul but est d'alimenter votre compte Instagram ou Facebook. Si vous attendez plus, il faudra opter pour un autre modèle.
Un rapport qualité/prix plutôt moyen
Archos a peut-être soigné les apparences mais le 55 Cobalt Plus est vite rattrapé par son équipement au rabais. Même s'il pourra servir de support multimédia à l'occasion, force est de reconnaître que l'écran est plutôt banal, le chipset un peu à la peine et l'appareil photo à la limite du catastrophique. Le bilan est dur, mais les conditions de marché aussi et il est aujourd'hui possible de trouver bien mieux pour 170 ? environ en cherchant un peu : le m2 note chez Meizu, le Pulp Fab 4G chez Wiko ou encore le Honor 4X.
Vous aurez même bien plus de choix encore rien qu'en renonçant au grand écran, ce qui pourrait finalement n?être qu'un petit sacrifice à côté de ce que vous gagnerez. Dommage qu?Archos n'ait pas laissé le prix à 149 ? comme il l'avait annoncé au CES...