Archos n'est certainement pas le premier nom qui vient à l'esprit lorsqu'il est question de téléphonie mobile. Il n'est pourtant pas nouveau dans le domaine. Des smartphones, il en commercialise depuis plusieurs années déjà mais la sauce n'a jamais réellement pris, jusqu'à très récemment.
Le 50 Diamond s'est vendu comme des petits pains mais c'est avec un autre modèle que la marque française a commencé à faire du bruit : le 45 Helium, l'un des meilleurs rapports qualité/prix de la fin 2014. Nous attendions donc avec impatience de voir arriver son successeur. Le voilà enfin.
Il s'appelle 50 Helium Plus (ou 50 Helium+) et, si son prix de 129 ? est un peu plus élevé, il semble se justifier à la lecture de la fiche technique dont voici un petit rappel :
- Android 5.1 Lollipop
- écran IPS HD de 5 pouces
- chipset quad-core 64-bit MT6735 1 GHz
- GPU Mali-T720
- 1 Go de RAM
- 8 Go de mémoire interne
- connectivités 4G / Wi-Fi / Bluetooth / GPS
- double SIM
- appareil photo 13 mégapixels à l'arrière
- appareil photo 5 mégapixels à l'avant
- batterie 2000 mAh
- dimensions : 143 x 71 x 143 mm
- poids : 161 grammes
C'est simple. Nous y trouvons des améliorations à presque tous les niveaux : OS, écran, chipset, mémoire, appareils photo, batterie... Archos semble à nouveau vouloir frapper un grand coup mais, puisque les chiffres ne font pas tout, place au test complet.
Joli, mais pas toujours très ergonomique
Commençons avec le design, et c'est plutôt un bon départ pour le 50 Helium Plus. Archos n'a peut-être pas opté pour des matériaux particulièrement nobles, mais il a au moins soigné l'aspect et la forme. Non pas que l'ensemble soit très original mais il est élégant et rappelle les iPhone 4 et 5 avec les deux faces vitrées (attention aux traces de doigts !) et le cadre argenté. Et c'est plutôt une bonne chose pour un smartphone entrée de gamme. Les pièces, en plastique, s'emboîtent de plus parfaitement les unes dans les autres. Une construction solide et rassurante.
Tout cela ne suffit cependant pas à faire de ce smartphone un exemple d'ergonomie. Les plus exigeants pourront lui reprocher son poids plutôt élevé et ses arêtes un peu tranchantes mais ce sont surtout les petites mains qui risquent de déchanter. L'écran mesure 5 pouces et il n'est pas évident d'atteindre les coins avec le pouce, même si les bordures sont plutôt fines. Comme toujours, celle du haut accueille un haut-parleur, une webcam et les capteurs de luminosité/proximité alors qu'en bas se trouvent les touches de navigation sensitives.
Le problème se pose à nouveau avec les boutons placés sur les tranches. L'alimentation est à droite. Le volume, à gauche. Une répartition pas très joyeuse pour commencer mais c'est surtout qu'ils sont un peu trop hauts pour que le pouce et l'index tombent naturellement dessus. Les différentes connectiques, prise jack et microUSB, ont quant à elles été rassemblées en haut. Ce n'est pas très commun mais pas réellement gênant cette fois. Vous remarquerez au passage qu'il n'y a pas de trappes ou tiroirs ici. Eh non !
Si nous sommes plutôt habitués à retrouver ce genre de design avec des constructions unibody, ce n'est pas le cas ici. Le capot est bien amovible, même s'il est bien accroché. Pas évident de le retirer malgré l'encoche taillée dans le coin inférieur gauche mais il le faudra bien pour accéder aux deux emplacements SIM, celui pour cartes microSD ou encore à la batterie, également amovible. Il présente par ailleurs plusieurs ouvertures : deux en haut à gauche pour l'appareil photo et son flash et une en bas à droite pour le haut-parleur.
Joli smartphone donc, mais à l'ergonomie parfois perfectible. On ne peut sans doute pas tout avoir à ce niveau de prix et c'est peut-être un bien mince sacrifice si la fiche technique tient ses promesses.
Le meilleur écran dans sa catégorie ?
C'est déjà le cas pour l'affichage. Archos a fait de gros efforts depuis le 45 Helium et cela se voit. Nous sommes toujours sur une dalle IPS mais elle est un peu plus grande, 5 pouces, et surtout mieux définie puisque de 854 x 480 pixels, la définition passe à 1280 x 720 pixels. Un bond significatif qui se remarque immédiatement à l'affichage des pages web notamment, où même les petits caractères sont désormais lisibles. S'ajoutent à cela des couleurs éclatantes ainsi qu'une luminosité et des angles de vision correctes. Difficile de trouver à redire à un tel prix...
Android à jour et sans surcouche
Difficile également de trouver à redire sur l'offre logicielle. Android est à jour (5.1 Lollipop) et l'absence de personnalisation est plutôt une bonne chose. Les connaisseurs retrouveront facilement leurs marques alors que les novices ne seront pas effrayés face à l'abondance d'éléments et effets à l'écran. Pas de suprises en arrivant sur le bureau. Il est quasiment vide. Aucun widget et quelques raccourcis. Reste à apprendre les rudiments d'Android : centre de notifications avec réglages rapides en haut, multitâche avec le bouton dédié en bas et un menu où trouver toutes les applications installées.
Au sortir de la boîte, cela veut dire la suite de Google et... Archos Video bien sûr. Comme toujours, le constructeur livre son lecteur maison et il fait bien puisqu'il est plutôt complet : classement par types de vidéos, gestion de sources externes, bibliothèque de codecs relativement bien fournie et options de lectures avancées.
C'est en revanche le seul ajout que s'est permis le constructeur mais ce n'est peut-être pas plus mal compte tenu du faible espace disponible en interne, environ 4 Go. Mieux vaut donc pouvoir en disposer à sa guise et les remplir avec les applications de son choix. Rappelons tout de même qu'un emplacement pour carte microSD est présent.
Il n'y a rien pour les gamers ici !
La navigation est plutôt fluide dans l'ensemble. Les applications se lancent plutôt rapidement mais peuvent parfois prendre un peu de temps à charger. Rien d'anormal sur une telle configuration. Le MT6735 est un chipset convenable mais pas un foudre de guerre non plus avec ses quatre coeurs Cortex-A53 cadencés à 1 GHz et son GPU Mali-T720, et le petit Go de RAM qui l'accompagne n'aide évidemment pas beaucoup. Mais c'est surtout en multimédia que le bât blesse, et plus particulièrement en jeu.
Nous avons, comme toujours, souhaité commencer par lancer quelques benchmarks et, première mauvaise surprise, 3DMark ne parvient pas à achever les tests de la série Ice Storm Unlimited. Pire, le smartphone n'est même pas reconnu pour une raison obscure et c'est loin d'être fini, mais revenons d'abord sur les benchmarks qui sont parvenus au bout des tests, soit AnTuTu et Basemark OS II.
Pas de surprise sur le premier. Le score est convenable. Sur le deuxième, c'est déjà une autre histoire, et c'est sur les tests graphiques que le 50 Helium Plus perd des points. Curieuse coïncidence, après l'échec de 3DMark, benchmark de gamers ? Certainement pas ! Puisque ces piètres performances graphiques se retrouvent également en jeu.
Modern Combat 5 tourne au ralenti et s'avère être à peine jouable. Même résultat, voire pire, sur Angry Birds Go! Nous avons également pour habitude de tester Dead Trigger 2 mais le Play Store indique que le 50 Helium Plus n'est pas compatible. Qu'importe, cela nous épargnera une déception de plus. Nous ne pouvons que conseiller aux gamers de prendre la fuite.
Nous retrouvons en revanche des performances convenables en décodage audio et vidéo. Le CPU s'en sort bien mieux que le GPU, soutenu ici de plus par l'excellent Archos Video dans le second cas. Ce bel écran HD de 5 pouces sert enfin à quelque chose ! Quant au son produit par le haut-parleur au dos, il faut reconnaître qu'il est plutôt puissant. Attention toutefois. Lorsque le smartphone est posé sur une surface plane, presque plus aucun bruit ne sort. Evidemment, vous vous en rendrez vite compte si vous tenter d'écouter de la musique mais si vous n'en faites rien, vous risquez d'oublier et de manquer quelques appels.
Des mauvaises surprises, il y en a aussi en photo...
Terminons ce test avec la photo, fonction pour laquelle le 50 Helium Plus semble plutôt bien armé. Le capteur principal est un modèle 13 mégapixels. Dommage que l'enregistrement vidéo soit limité à la HD 720p mais on ne peut pas tout avoir à 129 ? et c'est déjà un bel équipement, auquel s'ajoute encore un flash LED. Le capteur secondaire, à l'avant donc, n'a pas à rougir non plus avec sa résolution de 5 mégapixels. Autant dire que nous attendions beaucoup de cette fonction photo. Malheureusement, nous avons vite déchanté.
Avec l'application dédiée d'abord, puisqu'Archos s'est contenté de livrer le smartphone avec l'Appareil photo de Google. L'interface est minimaliste et froide, avec des réglages peu nombreux et répartis sur des menus en transparence dans le viseur et un autre totalement séparé. Quant aux modes automatiques, c'est là aussi bien pauvre. Vous y trouverez tout de même le HDR. L'Effet focus est sympa mais sans plus. Bref, ce n'est pas ce qui se fait de mieux. Nous en sommes même très loin. Et c'est également valable pour les résultats.
Nous avons en effet été déçus par les performances du 50 Helium Plus en photo. La gestion de la luminosité est catastrophique. Les clichés sont très souvent sousexposés ou surexposés. S'ajoutent à cela des couleurs ternes et du flou sur les éléments au loin, comme les immeubles au second plan dans l'exemple ci-dessous. Bref, ce n'est pas très propre. Mieux vaut donc en rester aux gros plans et aux portraits, et dans un cadre bien éclairé de préférence. Nous avons vu des capteurs 5 mégapixels faire mieux. Dommage.
De nombreuses promesses qui ne sont pas tenues
Archos est parti dans la surenchère technique avec ce nouvel Helium et le résultat n'est pas une franche réussite si l'on oublie le design et l'écran. Dommage qu'il ne soit pas possible de profiter davantage de ce dernier à cause du chipset trop limité, même s'il a au moins le mérite d'être compatible 4G. Et ce n'est pas l'appareil photo qui relève le niveau.
Sans l'ODR de 30 ? mise en place pour le lancement, le 50 Helium+ n'est finalement plus une si bonne affaire. Pour 129 ?, il est aujourd'hui possible de trouver bien mieux. Nous pensons notamment au Moto E de Motorola qui, malgré un format plus étriqué, parvient à offrir une expérience bien plus riche. Si l'écran HD de 5 pouces est réellement indispensable, mieux vaut alors rajouter une dizaine d'euros pour s'offrir l'Ascend G620S de Huawei.