Le G Flex pourrait n?être qu'une curiosité. Avec son écran incurvé, nous nous croirions presque au Grand Rex de Paris tant l'impression d'immersion est stupéfiante. Mais le G Flex n'est pas simplement un grand smartphone avec écran incurvé. Il s'agit aussi d'un monstre de puissance. Propulsé par un Snapdragon 800, le G Flex offre une expérience redoutable, comme nous allons le voir tout au long de ce test.
Un écran incurvé en exclusivité temporaire chez Orange
Tout d'abord, revenons sur ce produit. Il s'agit du premier mobile à écran incurvé de LG. Il vient donc y concurrencer le Samsung Galaxy Round, qui se trouve être un cousin éloigné. Le G Flex a été annoncé à la fin du mois d'octobre et présenté à nouveau lors du CES de Las Vegas, en prévision de son lancement aux États-Unis. Ce n'est qu'au mois janvier que nous avons appris qu'il serait disponible en France, en exclusivité temporaire chez Orange. Voici un lien vers l'article qui détaille son prix avec subvention opérateur et en fonction des forfaits associés. Il sera logiquement proposé chez d'autres opérateurs et en open market à partir du 5 mars prochain.
Une fiche technique presque sans fausse note
Le G Flex est tout d'abord une phablette haut de gamme. Le terminal dispose de l'ensemble des équipements qui découle de ce positionnement. Elle joue à armes égales avec d'autres grands noms, comme le Galaxy Note III de Samsung, le HTC One Max ou encore le Xperia Z1 de Sony, même si ce dernier est légèrement plus petit. il propose une fiche technique quasi idéale dont voici les éléments importants :
- Écran Plastic OLED incurvé de 6 pouces doté d'une définition 720p pour une résolution de 241 points par pouces
- Chipset quad-core Qualcomm Snapdragon 800 MSM 8974-AA cadencé à 2.26 GHz
- Processeur graphique Adreno 330
- 2 Go de RAM
- 32 Go de mémoire interne (non extensible)
- Capteur photo 13 mégapixels rétroéclairé, capture en vidéo jusqu'en1080p
- Webcam 2,1 mégapixels
- Système audio hi-fi 24 bit/192 kHz
- LTE-A / LTE / HSPA+ / GSM
- Bluetooth 4.0 / USB 3.0 / WiFi ac / NFC
- Android Jelly Bean 4.2.2
- Dimensions : 160.5 x 81.6 x 7.9 - 8.7 mm
- Poids : 177 grammes
Comme vous devez le constater, un seul détail paraît surprenant : la définition de cet écran, bloqué au 720p, alors que le Snapdragon 800 est non seulement capable d'offrir du Full HD ou du Quad HD, mais il est aussi compatible Ultra HD. Il paraît donc étonnant que LG n'ait pas offert à son G Flex une meilleure définition (et donc résolution) à ce mobile. Nous sommes tentés d'offrir une hypothèse : compte tenu de la complexité technique de produire un écran OLED en plastique incurvé, nous pensons que LG Display a choisi de ne pas pousser plus loin sa recherche industrielle afin de sortir le G Flex en même temps que son concurrent le plus direct (le Galaxy Round est sorti en Corée au début du mois d'octobre). Mais cela reste une hypothèse. Sachez cependant que nous ne regrettons pas l'absence du Full HD.
Un écran incurvé qui améliore la prise en main
Nous sommes déjà beaucoup plus intrigués par la forme du smartphone. C'est sa principale particularité : cet écran recourbé qui offre une visibilité surprenante et rapproche certaines parties de l?écran (notamment les coins supérieurs) des doigts quand vous le tenez à une main. Il en devient plus facile à manipuler que les autres phablettes de 6 pouces.
L'effet arrondi a plusieurs conséquences. D'abord, à l?horizontale, la courbure offre une excellente vision. Encore, une fois, c'est très immersif. Ensuite, le mobile suit la courbure du visage. Il paraît que cela améliore la qualité des conversations téléphoniques. Nous n'avons pas trouvé. Enfin, il n'y a plus aucun bouton sur les tranches. Comme pour le G2, LG a déporté les boutons physiques usuels sur le dos de l'appareil. Pour réveiller le G Flex, il suffit d'utiliser KnockOn. Sinon, appuyez sur le bouton du milieu des commandes du volume sonore.
C'est une histoire de goût ou bien d?habitudes, mais nous n'avons pas été emballés par les boutons à l'arrière. Ils ne sont pas placés de façon ergonomique. D'où l'intérêt d'une fonction comme KnockOn pour débloquer l'appareil sans avoir besoin d'aller chercher les touches matérielles.
Un design qui a dû s'adapter à la courbure
Pour le reste, nous sommes face à un mobile LG tout ce qu'il y a de plus classique. Comparé au G2, le G Flex arbore des bordures autour de l?écran légèrement plus épaisses. Il n'y a pas de zones tactiles hors de l?écran ici, puisque les touches de navigations ont été intégrées à l?écran. En revanche, le mode plein écran n'est pas présent pour toutes les applications, seulement quelques unes (comme le lecteur vidéo). Il faudra attendre la mise à jour vers Kitkat pour profiter d'un espace de vision supplémentaire dans toutes les applications compatibles.
Sur les tranches, pas de boutons, mais des ports : microUSB, jack 3,5 mm et SIM, via une trappe. Qui dit trappe, dit design unibody. Le mobile ne s'ouvre pas et la batterie n'est pas amovible. À l'arrière du G Flex, nous retrouvons les touches physiques déjà citées, dont la touche centrale qui s'allume en cas de notification, le capteur photo et son flash, ainsi que le haut-parleur en bas à droite. Rappelons que comme le G2, le dos du G Flex est fait d'un plastique qui peut se réparer tout seul.
Un bel écran très réactif
À l'allumage, le G Flex offre une belle dalle, plutôt lumineuse. Peut-être aurait-elle été plus lumineuse grâce au Full HD. Le grain n'est cependant pas si visible. Bien sûr, les habitués du 1080p sur un écran de 5 pouces (comme le Nexus 5 par exemple) trouveront certainement à y redire. Les couleurs tirent un peu vers le bleu, mais ce n'est pas choquant. La réactivité et la fluidité du système sont cependant au rendez-vous et l'utilisation du mobile est très agréable.
Le G Flex est livré avec la version 4.2.2 d'Android Jelly Bean agrémentée d'une belle surcouche signée LG. Cette interface présente quelques personnalisations au niveau des icônes et des menus. Elle propose également quelques agréments fonctionnels comme les fenêtres multiples dans les applications, le passage d'une application à une autre avec trois doigts (comme avec Mac OS X), la personnalisation des touches de navigation, du thème général (Flex ou LG classique) et de l?écran de verrouillage.
A gauche, le multi-screen. A droite, le choix des thèmes
LG a agrémenté le G Flex d'une petite panoplie d'applications additionnelles. Si vous avez un G2, cette liste vous sera certainement familière : Box.net, Polaris Viewer, Quick Translator, Safety Care Smartworld, Life Square ou encore Backup. Certains ont simplement été développés par LG, tandis que d'autres sont des partenariats.
Un excellent score AnTuTu
À l'usage le G Flex est étonnant de rapidité et de fluidité. Nous avons été si surpris que nous avons lancé le benchmark AnTuTu pour le comparer avec le Note III et le G2. Première bonne surprise, le score du G Flex est supérieur à 36 000 points, ce qui confirme la fluidité générale du mobile. Seconde bonne surprise, il fait mieux que les deux autres smartphones auxquels nous l'avons confronté. Voyez ci-dessous les comparatifs.
Une très bonne plate-forme multimédia
Cette fluidité se répercute bien évidemment sur les usages multimédias. Et notamment en jeu vidéo. Nous avons installé comme d?habitude notre jeu étalon, Dead Trigger 2 de Madfinger. La surprise est de taille : non seulement le jeu est plus beau qu?habituellement, mais il est aussi plus dynamique, plus nerveux. La dalle tactile répond admirablement, tandis qu'aucun ralentissement n'a gâché l'expérience de jeu. Même sur le Nexus 5, que nous avons pourtant fort apprécié, le jeu ne tournait pas avec autant d'aisance.
En vidéo, le G Flex est très impressionnant. Capable de décode de la HD 1080p sans aucun souci. Quasiment tous les formats de notre échantillon de test sont passés. Seul le Xvid a montré quelques ralentissements. Ceci n'est pas dû à la puissance du mobile, mais au codec en lui-même, rarement optimisé par des lecteurs natifs. Bien heureusement, le mode plein écran est accessible, offrant ainsi un espace supplémentaire. L'application vidéo a été redéveloppée par LG. D'excellentes idées sont utilisées pour améliorer l'ergonomie : le G Flex est capable de lire une vidéo tout en offrant une prévisualisation animée d'une autre vidéo (ou d'une autre séquence de la même vidéo). C'est assez impressionnant.
Que ce soit en jeu ou en vidéo, la forme du G Flex est un atout incontestable, car la prise en main et la visibilité sont très bonnes. Une petite remarque en revanche sur la position du haut-parleur : il n'est évidemment pas très bien placé. Il est rapidement obstrué par un doigt. Une fois encore, un bon casque atténuera largement ce petit défaut.
Très correct en photo, même en basse luminosité
Enfin, concernant la photo, le G Flex profite des développements du G2, notamment au niveau de son application photo. Les modes de prise de vue et les réglages sont nombreux. Ici encore, la réactivité du G Flex est surprenante : le mobile prend très rapidement ses photos. Les flous sont donc atténués. Nous avons choisi de prendre une photo en basse luminosité. Le résultat est assez bon, sans être bluffant. Ici, nous avons choisi le « mode nuit ».
Seul gros problème : un prix trop élevé
En conclusion, le G Flex est un très bon mobile. Il concurrence nettement les autres smartphones haut de gamme sur le marché, le G2 compris. Plus ergonomique que design, son écran se révèle être une curiosité utile, offrant une vraie immersion. Très fluide, très ludique, il n'est pas exempt de petits défauts qui auraient pu être facilement pardonnés. Seulement voilà, le G Flex est aussi un mobile hors de prix, comme cela a été noté par plusieurs confrères. Alors que le Nexus 5 est proposé à moins de 400 euros, que le G2 est à 450 euros et que le Note III est à 570 euros, le G Flex est pratiquement à 800 euros hors subvention. Et c'est peut-être là son plus gros défaut : son prix.