Tout savoir sur : ZTE remplace plusieurs cadres dirigeants, dont son PDG
La période n’est pas simple pour ZTE. Réprimandée par les États-Unis pour avoir violé un embargo commercial imposé à la Corée du Nord et à l’Iran, condamnée à une lourde amende et à un remaniement de sa direction, la firme a ensuite été évincée du marché technologique américain pour ne pas avoir fait ce qui lui avait été demandé. Une peine de 7 ans qui signifiait surtout, à moyen terme, l’arrêt de l’activité de ZTE, car les sociétés américaines représentent un tiers des composants achetés par ZTE. Sans parler d’Android pour les smartphones.
Une situation toujours bloquée
Après plusieurs semaines de discussion entre Donald Trump et Xi Jiping, les présidents américains et chinois, un accord avait été trouvé il y a un mois, offrant à ZTE une chance de se racheter auprès du gouvernement des États-Unis : une nouvelle amende, une éviction de tous les managers impliqués dans la vente de produits technologiques à des pays sous embargo et l’intégration d’une délégation américaine au sein de l’organigramme de la firme chinoise. Quelques jours après l’annonce de cet accord, le Sénat américain a voté une loi qui interdisait à nouveau à ZTE de travailler aux États-Unis. Motif : ZTE est comme Huawei, une menace pour la cyber sécurité.
Le Blade V9, présent au MWC en février, est le dernier mobile officialisé par ZTE
Pour être appliquée aux États-Unis, une loi votée par le Sénat doit passer par la Chambre des représentants qui doit valider une version commune des deux chambres, laquelle doit ensuite être signée par le président américain. Autant dire que, pour l’instant, l’interdiction définitive n’est pas encore à l’ordre du jour. Seulement, cela ne permet plus à ZTE de recommencer à se fournir en composant aux États-Unis. Le département du commerce américain a donc décidé, pour sauvegarder l’entreprise et ses dizaines de milliers d’employés dans le monde, de donner une autorisation de 1 mois, jusqu’au 1er août. Durant ce mois, ZTE devra montrer patte blanche.
Tous virés
Suite à cette autorisation temporaire, tout le conseil d’administration de ZTE a présenté sa démission en début de semaine. Les 14 personnes composant ce conseil ont été remplacées par 8 nouveaux représentants. Le nouveau président du conseil d’administration s’appelle Li Zixue et il remplace Yin Yimin. Dans un deuxième temps, de nombreux vice-présidents et de hauts dirigeants ont été remerciés. Dans une liste qui grandit chaque jour, nous retrouvons Zhao Ximming, le PDG de ZTE. Il est remplacé par Xu Ziyang, ancien patron de ZTE en Allemagne. Le directeur technologique, le directeur des ressources humaines et le directeur financier ont également été remplacés. L'ensemble de ces changements ont été présenté dans un communiqué de presse officiel.
Reste à savoir si cela suffira à calmer les détracteurs les plus virulents vis-à-vis du retour aux affaires permanent de ZTE. Car de nombreuses voies s’élèvent face à la firme chinoise. Les mêmes qui ont forcé Huawei à se désintéresser du marché américain, alors que ce dernier reste le troisième pays le plus important en téléphonie, derrière la Chine et l’Inde. Dans l’ombre, les négociations vont certainement bon train. Elles ont moins de quatre semaines pour signer un accord pérenne.